Retrouver à quelle nation appartenait un ancêtre autochtone peut demander beaucoup de recherche. Les registres sont parfois imprécis, indiquant seulement la mention « sauvage », par exemple. C’est le cas de Marie Olivier Manit8abe8ich (Manitouabewich) 8chista8ichk8e (Ouchistaouichkoué)1, entre autres, qui est répertoriée Sylvestre (Sylvestri(s)) pour « sauvagesse » dans certains ouvrages et registres. Le Dictionnaire généalogique des familles canadiennes (collection Tanguay), l’identifie d’ailleurs comme « sauvagesse », sans mentionner la nation dont elle fait partie. Dans le Dictionnaire généalogique des familles du Québec des origines à 1730, elle est plutôt présentée comme une Huronne, fille de Roch Manitouabéouich. L’historienne Russel-Aurore Bouchard lui confère pour sa part des origines algonquines. Alors, Manit8abe8ich est-elle Algonquine ou Huronne? Quelle est son histoire?
On ignore encore à ce jour la date et le lieu de naissance de l’Amérindienne, mais, ayant 20 ans le jour de son mariage, on peut présumer qu’elle naissait autour de l’année 1624. En effet, Marie Olivier Manit8abe8ich (8chista8ichk8e) épouse Martin Prévost, fils de Pierre Prévost et de Charlotte Vien de la paroisse de Montreuil-sous-Bois-de-Vincennes (France), le 3 novembre 1644 à Notre-Dame de Québec. Dans le registre de mariage, les origines de Marie Olivier sont incomplètes. Elle est « fille de Roch Manithabehich sauvage », sans plus. L’événement unit pour la première fois un Français et une Amérindienne de façon officielle au Canada.
Bien qu’on en sache peu sur la naissance de Manit8abe8ich, des bribes de son enfance sont connues. Ses parents la confient au Sieur Olivier Le Tardif de Honnefleur, interprète et commis de la Compagnie des Cent Associés, qui l’adopte et la place au pensionnat des Ursulines de Québec afin de l’y instruire « à l’européenne ». On raconte qu’elle aurait aussi vécu quelque temps avec le Sieur Guillaume Hubou et sa femme Marie Rollet, ces derniers veillant à sa bonne éducation.
Roch, le père de Marie Olivier Manit8abe8ich, aurait été engagé pour tenir compagnie au Sieur Le Tardif dans son travail d’interprète pour Samuel de Champlain, quelques années avant la naissance de sa fille. Converti au christianisme, il prit le nom de Roch en l’honneur du saint patron. L’Algonquin s’établit chez les Hurons de Sillery. On l’associe comme appartenant aux Ojibwés (Ojibway) ou à la communauté des Weskarinis, selon certaines sources (dont Wikitree).
D’une union avec une Amérindienne inconnue – possiblement une Abénakise (Algonquine) –, il met au monde une fille nommée Olivier par son parrain, Sieur Le Tardif, et désignée Marie et Sylvestre par le missionnaire qui célèbre son baptême.
Certains chercheurs présument que la mère de Marie Olivier portait le nom de Ouchistaouichkoue (8chista8ichk8e), un nom typiquement algonquin, car celui-ci aurait servi à identifier Marie Olivier dans un registre de 1642, où elle serait marraine. Le registre en question est en langue latine. Tout porte à croire que Marie Olivier Manit8abe8ich (dite Sylvestre par erreur) serait donc Algonquine et qu’on l’associe à tort à la nation huronne, possiblement en raison de l’établissement de son père parmi les Hurons.
1 La graphie d’un nom peut changer d’un ouvrage ou d’un registre à l’autre.
Sources : Dictionnaire généalogique des familles canadiennes (collection Tanguay) Dictionnaire généalogique des familles du Québec des origines à 1730 Russel Bouchard. Naissance d’une nouvelle humanité au cœur du Québec, Chicoutimi, 2013, p. 54. Wikitree. « Marie Olivier (Manitouabeouich) Sylvestre (abt. 1615-1665) », Wikitree, 2018 [en ligne]. Wikitree. « Roch Manitouabéouich (bef. 1600 – 1644) », Wikitree, 2023 [en ligne].
Pour plus d’informations, nous vous invitons également à lire les articles suivants : « Marie Olivier, notre aïeule Sylvestre? » de Gabriel Huard, publié dans L’Outaouais généalogique, vol. XLIV, no 4, automne 2022, p. 148 à 156. « Roman familial, roman national ? L’histoire de Montréal sous la loupe de la filiation généalogique féminine (Première partie) », par Dominique Deslandres, Les Cahiers des Dix, Les Éditions La Liberté, Érudit, 2020 [En ligne].
Publié le juillet 10, 2018
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